Le Souper, d'Edouard Molinaro!
En 1815, Napoléon est vaincu à Waterloo. Comme nos politiciens actuels, il laisse la France un peu en vrac et et sans chef. Les forces étrangères, anglaises mais pas que, verraient bien le retour de la monarchie, le dernier Roi de France a pouvoir prendre le pouvoir n'est d'ailleurs pas loin de Paris. Mais ce ne sont pas ces puissants-là qui vont décider du sort de la France. Dans l'ombre, deux anciens conseillers vont chercher à imposer leur vue à l'autre, usant de leur ruse, de leur intelligence, de chantage et de menaces voilées.
Bon alors là, je précise que ce film reste depuis 15 ans dans mon top dix de mes meilleurs films visionnés, donc aucune objectivité! Le Souper nous décrit la joute verbale opposant Talleyrand, ancien conseiller du Roi et de Bonaparte (entre autre), et Fouché, ancien ministre de la police. Le film est de Edouard Molinaro, adapté d'une pièce de théâtre de Jean-Claude Brisville. Le décors se résume pratiquement à une pièce, éclairée à la bougie, avec de fugaces interventions des très bons Stéphane Jobert et Ticky Holgado, en valets curieux.
Le film se résume presque à une joute verbale entre deux individus peu recommandables, des conseillers des puissants ayant tout deux commis des crimes atroces. Fouché est incarné par Claude Brasseur, tout en colère difficilement contenue et en nervosité, Talleyrand est incarné par Claude Rich, raffiné, subtil et totalement manipulateur. L'on pourrait croire qu'un dialogue de 1h30 serait d'un ennui mortel, ou plutôt encore une mauvaise adaptation de théâtre filmé. Mais finalement non. Même sans connaître les détails historiques concernant ces deux personnages, le talent des acteurs et du metteur en scène font que l'on se prend à suivre les échanges de mots cruels, les menaces et les propositions pour une France encore à reconstruire.
Je trouve ce film fascinant, tout simplement. L'évolution des émotions de chacun, au fur et à mesure que l'autre dévoile son jeu, abat ses atouts, leur dévouement à des causes dépassant leurs sinistres personnes, et pour lesquelles ils sont prêts à tout. Voilà bien du vrai cinéma!